Lueur d’espoir pour les fournisseurs de l’État qui attendent depuis 18 mois le règlement de leurs factures. Le Président de la République vient d’ordonner le paiement de leurs créances.
Selon nos informations, plus de 18 mois après la CAN 2023 qui s'est déroulée dans notre pays, le Comité d'Organisation que présidait le Ministre François Albert Amichia n’a toujours pas remis son rapport de fin de mission au Président Alassane Ouattara. Pourquoi ce si long retard dans la conclusion de cette mission d'état ? Mystère et boule de gomme.
Face au silence radio du COCAN, le Président Alassane Ouattara, lui, n'a pas perdu de temps. Il y'a quelques semaines, le Président de la République a donc missionné l'Inspection Générale d'État pour auditer les dépenses qui étaient encore pendantes après la CAN de l'Hospitalité. Les collaborateurs de I’Institution dirigée avec le professionnalisme que l'on sait par l'Inspecteur Général, Ahoua N'Doli Théophile, ont ainsi épluché, pendant plusieurs jours, avec minutie, les documents relatifs au solde des sommes qui restent encore à payer à de nombreux fournisseurs.
Quid du travail réalisé au siège du COCAN par l'Inspection d'État ? Des informations sources nous indiquent que ce sont des sommes énormes, abyssales, qu'il faut encore payer aux fournisseurs. En effet, nos sources au cœur du dossier parlent d'une vingtaine de milliards de francs CFA que l'État doit encore payer aux créanciers, pour refermer le "dossier CAN 2023". Une dette immense. Une somme faramineuse, si tel est vraiment le cas. Au fond, quelle est la vérité des chiffres ? A ce jour, combien l'État doit-il réellement aux fournisseurs de la CAN, après avoir déjà tant payé ? Qui sont les créanciers ? Les sommes affichées comme dues correspondent t'elles, en toute transparence, aux services commandés et fournis par les prestataires ? Le travail des fins limiers de l'Inspection d'État a permis de répondre à ces questions.
Le travail de l'Inspection d'État a permis de constater quelques dysfonctionnements, certaines factures méritant de "petites explications" ayant été découvertes. De ce fait, les fournisseurs concernés ont été invités à s'expliquer. Un exercice que l'État s'est accordé, à bon droit, mais considérée pourtant par certains opérateurs économiques comme une manœuvre subtile et bien républicaine pour retarder le paiement de leurs créances.
De nos investigations, il ressort que passée cette revue des créances par l'Inspection d'État, ce qui a permis d'avoir une idée claire des créances pendantes, le dossier a été présenté depuis lors au Ministre de l'Économie et des Finances et bien sûr au Premier Ministre.
La bonne nouvelle est qu'au bout du travail de fourmis réalisé par l'Inspection d'État, le Président Alassane Ouattara a ordonné le paiement diligent des fournisseurs en attente de leurs règlements, en fonction bien sûr des ressources disponibles et affectées à la régie du COCAN. Depuis un mois, la bienveillance du Président Alassane Ouattara permet, finalement, à plusieurs créanciers du COCAN de se régénérer financièrement. L'attente aura tout de même duré quelques dix-huit mois. Une éternité pour les fournisseurs.
Dans cette affaire, le silence des ex responsables du COCAN nous interroge. Un peu plus de dix-huit mois après la CAN, jamais ils ne se sont présentés aux Ivoiriens pour faire un bilan, même à minima, de l'organisation . Par simple courtoisie, vis à vis des ivoiriens...
Plusieurs fois annoncée, la conférence de presse de clôture de la CAN et de la mission du COCAN que devait tenir le Président François Albert Amichia n'est jamais venue. Soit dit en passant...
Emmanuel Koffi
Journaliste,
Ex Correspondant RFI à Abidjan [1983-2022],
Officier dans l'Ordre National,
Commandeur dans l'Ordre du Mérite Sportif, ex Président de la Commission Médias-TV du COCAN 2