CÔTE D’IVOIRE / Agriculture/Fuite du cacao, insécurité, commercialisation du cacao/ Seydou Kiebré plaide auprès de Ouattara

Publié le : 19/01/25 - 02:09

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Texte par : David Grandet

La Centrale Syndicale était face à la presse vendredi pour évoquer essentiellement deux sujets; le trafic illégal de cacao aux frontières, l'extraction illégale du sous-sol, orpaillage illégal.

Seydou Kiebré, le président de la centrale syndicale agricole,a affirmé d'entrée que depuis de nombreuses années, la filière cacaoyère en Côte d’Ivoire subit les revers de la fuite du cacao vers les pays voisins.

Il a précisé par ailleurs qu'il  y’a longtemps que la centrale syndicale agricole attire l'attention des autorités sur ces pratiques dont la conséquence est le manque à gagner qui se chiffre à plusieurs milliards de FCFA.

Nonobstant les efforts des uns et des autres, il faut reconnaitre l’ampleur du phénomène, 3000 à 4000 sacs dit « Bôrrô » sont transportés par motos ou tricycles chaque jour (4000 x 70Kg = 280.000Kg c’est-à-dire 280 Tonnes par jour ; c’est un Crime économique il faut le dire, souligne Seydou Kiebré.

"Le phénomène de la fuite du cacao se justifie par plusieurs facteurs. Dans nos tournées de sensibilisation contre ledit fléau, certains planteurs se justifient par : L’inaccessibilité des voiries pour pouvoir écouler leurs produits ; Le prix du cacao qui est plus bas en Côte d’Ivoire que celui proposé dans les pays voisins, ; La proximité avec ces pays voisins ; La liquidité que leur proposent les trafiquants de cacao, là où parfois on leur remet des reçus de pesée d’achat pour attendre plusieurs jours avant d’entrer en possession de l’argent, entendu qu’aucune coopérative n’est financée ni appuyée depuis des décennies'" révèle

Égrenant les causes toujours sur la fuite du cacao, le président du syndicat agricole soutient qu' Il y a comme. un sentiment d’abandon de la part de l’État et de la structure de régulation de la filière, le Conseil café-cacao, cela s’explique par le fait que le Conseil a subdivisé la zone café-cacaoyère en 13 délégations mais ses agents ne sont pas aussi nombreux pour couvrir toutes les localprustration de percevoir moins qu’ailleurs malgré la flambée des prix à l’international

 

"Même si les efforts du gouvernement ne réussissent pas pour l’heure à combler nos attentes, nous producteurs de Café-Cacao devons faire preuve de plus de responsabilité ; c’est ce que nous ne cessons de dire depuis dans nos tournées de sensibilisation et autres actions contre la fuite du Cacao" tient-il à rappeler..

Puis sur un ton fermé il affirme, qu'ils (ndlr: les producteurs) dénoncent ce trafic en tant que citoyens et syndicalistes parce que nous estimons que nous devons lutter tous pour l’économie de la Côte d’Ivoire.

La sortie du président Seydou Kiebré devant la presse a été également l'occasion de faire des doléances au gouvernement. Notamment  en ce qui concerne la marge bénéficiaire ou différentiel de ramassage qui est de 100F en ce moment.

La centrale syndicale agricole souhaite que ce prix soit revue à la hausse au moins à 500FCFA.

Autre préoccupation soulevée par les producteurs, le prix bord-champ. Remerciant  l’Etat de Côte d’Ivoire pour le prix "historique" de 1.800FCFA/Kg de Cacao et 1.500FCFA/Kg de Café, les producteurs appellent à un système hybride de commercialisation qui puisse capter les variations des cours à l’international tout en maintenant un prix stabilisé et garanti aux producteurs pour que cessent les frustrations dans le rang des planteurs de Café-Cacao…

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Seydou Kiebré toujours au nom de la centrale syndicale invitent les producteurs agricoles à ne pas se faire complices des trafiquants.

 La centrale syndicale agricole supplie certaines autorités administratives ou militaires (comme ce fut le cas récemment ) à ne pas cautionner et faciliter le trafic illicite du Cacao.

"Nous subissons beaucoup de désagréments dans nos activités de lutte contre la fuite du cacao ; agressions physiques, menace de mort, tentative de mort, toutes nos plaintes sont en souffrance tant dans les brigades de Gendarmerie que dans les tribunaux etc.C’est un travail très risqué que nous faisons sur le terrain, c’est pourquoi nous appelons l’Etat à nous accompagner véritablement par des moyens financiers et matériels roulants". Plaide-t-il

Au niveau de la sécurité, les producteurs estiment qu'il faut que la police, la gendarmerie et la douane fassent également leur travail en protégeant leurs délégués de sorte à ce que ces derniers ne soient pas exposés à des agressions.

David Grandet 


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