La Centrale Syndicale était face à la
presse vendredi pour évoquer essentiellement deux sujets; le trafic illégal de
cacao aux frontières, l'extraction illégale du sous-sol, orpaillage illégal.
Seydou
Kiebré, le président de la centrale syndicale agricole,a affirmé d'entrée que depuis
de nombreuses années, la filière cacaoyère en Côte d’Ivoire subit les revers de
la fuite du cacao vers les pays voisins.
Il a précisé
par ailleurs qu'il y’a longtemps que la
centrale syndicale agricole attire l'attention des autorités sur ces pratiques
dont la conséquence est le manque à gagner qui se chiffre à plusieurs milliards
de FCFA.
Nonobstant
les efforts des uns et des autres, il faut reconnaitre l’ampleur du phénomène,
3000 à 4000 sacs dit « Bôrrô » sont transportés par motos ou tricycles chaque
jour (4000 x 70Kg = 280.000Kg c’est-à-dire 280 Tonnes par jour ; c’est un Crime
économique il faut le dire, souligne Seydou Kiebré.
"Le
phénomène de la fuite du cacao se justifie par plusieurs facteurs. Dans nos
tournées de sensibilisation contre ledit fléau, certains planteurs se
justifient par : L’inaccessibilité des voiries pour pouvoir écouler leurs
produits ; Le prix du cacao qui est plus bas en Côte d’Ivoire que celui proposé
dans les pays voisins, ; La proximité avec ces pays voisins ; La liquidité que
leur proposent les trafiquants de cacao, là où parfois on leur remet des reçus
de pesée d’achat pour attendre plusieurs jours avant d’entrer en possession de
l’argent, entendu qu’aucune coopérative n’est financée ni appuyée depuis des
décennies'" révèle
Égrenant les
causes toujours sur la fuite du cacao, le président du syndicat agricole
soutient qu' Il y a comme. un sentiment d’abandon de la part de l’État et de la
structure de régulation de la filière, le Conseil café-cacao, cela s’explique
par le fait que le Conseil a subdivisé la zone café-cacaoyère en 13 délégations
mais ses agents ne sont pas aussi nombreux pour couvrir toutes les
localprustration de percevoir moins qu’ailleurs malgré la flambée des prix à
l’international
"Même
si les efforts du gouvernement ne réussissent pas pour l’heure à combler nos
attentes, nous producteurs de Café-Cacao devons faire preuve de plus de
responsabilité ; c’est ce que nous ne cessons de dire depuis dans nos tournées
de sensibilisation et autres actions contre la fuite du Cacao" tient-il à
rappeler..
Puis sur un
ton fermé il affirme, qu'ils (ndlr: les producteurs) dénoncent ce trafic en
tant que citoyens et syndicalistes parce que nous estimons que nous devons
lutter tous pour l’économie de la Côte d’Ivoire.
La sortie du
président Seydou Kiebré devant la presse a été également l'occasion de faire
des doléances au gouvernement. Notamment
en ce qui concerne la marge bénéficiaire ou différentiel de ramassage
qui est de 100F en ce moment.
La centrale
syndicale agricole souhaite que ce prix soit revue à la hausse au moins à
500FCFA.
Autre
préoccupation soulevée par les producteurs, le prix bord-champ. Remerciant l’Etat de Côte d’Ivoire pour le prix "historique"
de 1.800FCFA/Kg de Cacao et 1.500FCFA/Kg de Café, les producteurs appellent à
un système hybride de commercialisation qui puisse capter les variations des
cours à l’international tout en maintenant un prix stabilisé et garanti aux
producteurs pour que cessent les frustrations dans le rang des planteurs de
Café-Cacao…
'
Seydou
Kiebré toujours au nom de la centrale syndicale invitent les producteurs
agricoles à ne pas se faire complices des trafiquants.
La centrale syndicale agricole supplie certaines
autorités administratives ou militaires (comme ce fut le cas récemment ) à ne
pas cautionner et faciliter le trafic illicite du Cacao.
"Nous
subissons beaucoup de désagréments dans nos activités de lutte contre la fuite
du cacao ; agressions physiques, menace de mort, tentative de mort, toutes nos
plaintes sont en souffrance tant dans les brigades de Gendarmerie que dans les
tribunaux etc.C’est un travail très risqué que nous faisons sur le terrain,
c’est pourquoi nous appelons l’Etat à nous accompagner véritablement par des
moyens financiers et matériels roulants". Plaide-t-il
Au niveau de
la sécurité, les producteurs estiment qu'il faut que la police, la gendarmerie
et la douane fassent également leur travail en protégeant leurs délégués de
sorte à ce que ces derniers ne soient pas exposés à des agressions.
David
Grandet