Le Burkina Faso par lettre confidentielle en date 18 janvier 2023 venant du Ministère des Affaires Etrangères de la Coopération Régionale et des Burkinabè de l’Extérieur, a adressé à son homologue français de l’Europe et des Affaires Etrangères « dénonce » et « met fin dans son entièreté » un accord antérieur entre les gouvernements des deux pays autorisant en 2018 des troupes françaises à stationner sur le territoire de la partie burkinabè.
Le camp de Kamboinsin à Ouagadougou qui hébergeait à cet effet entre 400 et 500 soldats français, dans le cadre de la task force Sabre, les forces spéciales qui appuyaient l'opération Barkhane a été assiégé par des jeunes insurgés pour chercher à extirper le Colonel Damiba qui s’y serait retrancher pour reconquérir son pouvoir en voie de disparition en octobre 2022
En français facile les nouvelles autorités burkinabè inspirées certainement en cela par certains de leurs illustres prédécesseurs en l’occurrence les présidents Maurice Yaméogo et Thomas Isidore Sankara, notifient par cette missive un niet cinglant à la présence militaire française sur la terre libre et souveraine du pays des hommes intègres.
Cette décision pour la forme tire sa légalité de l’article 17.3 de l’accord du 17 décembre 2018 sur la liberté pour chacune des parties au contrat de s’en rétracter sans autres formes de procès. Sur le fonds cela est un secret de polichinelle depuis l’assassinat du guide de la Jamahiriya arabe libyenne Mouammar El Kadhafi que la jeunesse panafricaniste altermondialiste exige des dirigeants africains plus de fermeté dans leurs relations avec les puissances impérialistes occidentales en général mais principalement la fin de la françafrique dans le precarré francophone.
Ce sentiment anti impérialiste que d’aucuns considèrent du côté de l’hexagone comme « anti français » a retrouvé un second souffle au Burkina Faso avec l’accession au pouvoir du capitaine Ibrahim Traore que beaucoup voit comme le digne héritier du père de la révolution burkinabè le capitaine président Thomas Sankara à l’inverse d’un certain colonel Sandaogo Damiba limogé de ses fonctions présidentielles pour incurie notoire depuis 30 septembre 2022 et dont les bouffonneries ont fini par agacer plus d’un dans le sahel burkinabè.
Quand dans un tel contexte où pour tout bon burkinabè un « chat est un chat » , le président français Emmanuel Macron se pourfend dans ses sempiternelles demandes de " clarifications" , confus dans les informations qui circulent dans la savane burkinabè , allant jusqu’à enjoindre au président burkinabè Ibrahim Traoré de passer au rapport sur sa témérité au détour d’une conférence de presse franco-allemande à Paris le Week end dernier il y a de quoi se poser la question sur ce que Macron veut exactement .
Les africains n’ont pas encore digéré cette autre convocation de Macron de ses homologues des pays membres du G5 Sahel pour « clarifier leur position » et affirmer leur appui clair et précis à la France dans le cadre de sa présence militaire au Sahel contestée par la rue malienne en son temps taxée « d’anti-français au Sahel ».
Ce qui se passe actuellement au Burkina Faso n’est donc plus une nouveauté sous les tropiques pour nécessiter d’amples explications à celui que beaucoup considèrent au Burkina ou en Afrique comme le coupable désigné de tous les fléaux qui s’abattent sur eux entre autres l’insécurité issue du terrorisme « djihadiste ».
Pour le ministre burkinabè en charge de la communication monsieur Jean Emmanuel Ouédraogo on ne peut être plus clair ou pour paraphraser le grand artiste ivoirien, le panafricaniste Alpha Blondy les africains n’en veulent plus des armées françaises sur leur sol si fertile . Macron ne serait-il pas plutôt entrain de livrer son dernier baroud ’honneur face à la lutte de décolonisation menée de main de maitre par une jeunesse panafricaniste complètement décomplexée dans les pays francophones enclavés d’Afrique ?
De notre correspondant à Ouagadougou Soum Bila