La 77 ème Assemblée générale de l'ONU qui vient de se tenir au siège des Nations à New York s'est achevée sur une note interrogative. L'Afrique à l'unanimité réclame une place au Conseil de sécurité de l'ONU. Cette revendication africaine n'est pas nouvelle. Entre 2005 et 2010 la question était sur la table. Seulement les États africains n'ont pu s'accorder sur le pays devant siéger au nom de l'Afrique. L’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Égypte, le Maroc se sont tous portés candidats. Finalement ni l'un, ni l'autre n'a pu siéger au Conseil de Sécurité de l'ONU. Dix sept ans (17) après la question refait surface.
L'Afrique par la voix du président en exercice de l'Union Africaine (UA), le président du Sénégal Macky Sall a réclamé la présence de l'Afrique au sein du Conseil de Sécurité de l'ONU. L'Afrique par lui exige la présence du Continent africain là où se prennent des décisions qui engagent plus d'un milliard d’africains. Si la revendication est légitime, qui pour représenter l'Afrique ? Les dirigeants africains avec les nouvelles exigences de la jeunesse africaine vont-ils accorder leur violon en présentant un unique candidat ? Car ce sera soit l'Afrique du Sud où l’Égypte ou le Nigéria ou le Maroc, mais pas tous en même temps.
Autre question soulevée au de cette 77 ème Assemblée générale de l'ONU, la réunion en marge des chefs d’Etats de la Cedeao sur les transitions malienne et guinéenne. Sur la Guinée, la Cedeao a brandi le bâton et la carotte « Inacceptable » la transition de trente six mois(36) soit trois ans(3).
Pour amener la junte militaire aux affaires depuis le 5 Septembre 2022 des sanctions « progressives » ont été arrêtées qui se traduisent par une interdiction de voyager et le gel des avoirs des membres de la junte.
Quant au Mali, les discussions ont tourné autour des quarante six (46) militaires ivoiriens détenus par les autorités militaires de Bamako qui les qualifient de « mercenaires » qui voulaient perpétrer à Bamako des actes subversifs en vue de renverser le régime militaire conduit par le colonel Assimi Goïta. Il a été demandé au Colonel Assimi Goïta de libérer sans condition les militaires ivoiriens. Bamako conditionne leur libération à l'extradition par Abidjan de Karim Keita, le fils de feu le président Ibrahim Boubacar Keita (IBK) et bien d'autres anciens pontes du régime qui ont trouvé refuge à Abidjan. Les Chefs d’Etats de la Cedeao ont réaffirmé au cours de cette réunion extraordinaire tenue à New York que les « coups d’états sont inacceptables » dans la sphère de l'Afrique de l’Ouest. Belle décision dit-on mais en même temps, les chefs de la Cedeao qui exigent la loi doivent eux-mêmes se conformer en cessant de tripatouiller les constitutions de leur pays respectifs. Alpha Condé renversé le 5 Septembre 2022 a tripatouillagé la constitution guinéenne pour s'offrir un troisième mandat sur le sang de jeunes guinéens sans que la Cedeao ne bronche. La Côte d'Ivoire d'Alassabe Ouattara n'a pas également échappée au tripatouillage de la constitution. Aujourd’hui, tous presque, nous regardons vers le Sénégal où le président Macky Sall ne peut plus se représenter. Des Sénégalais le soupçonnent de vouloir faire un passage en force. L'homme concerné n'a rien dit encore de même que son parti. On regarde et on attend que le jour se lève à Dakar. Le coucher du soleil et le lever du jour peuvent être longs à attendre mais tôt ou tard comme aimait à l’écrire feu Norbert Zongo la vérité éclatera ; le soleil se couchera pour faire place au jour. A ces sujets je joins celle de la poussée de voix des jeunesses du Burkina, du Mali et du Niger contre la force barkhane. Barkhane est la force militaire française déployée dans ces pays pour parer à l'invasion djihadistes. Las d'attendre les résultats escomptés, les jeunesses de ces pays et dans bien d'autres pays fustigent la France en demandant son départ. La France doit comprendre que L’Afrique est entrain de changer . D'ailleurs, les autorités françaises le savent. Mais le changement de cap avec L’Afrique ne dépend pas que d'eux uniquement. Il y a les puissants lobbies qui consacrent les pouvoirs occidentaux et américains. La jeunesse africaine ne veut plus se contenter des beaux slogans. Elle attend du concret . Personne ne veut s'entendre dire que le sous-sol du continent est riche et que les pays africains soient classés parmi les pays les plus pauvres au monde. Les richesses africaines doivent servir aux africains. Le pillage, l'exploitation qui frise le vol des richesses du continent doivent cesser. La France indexée doit changer sa politique de coopération avec le continent africain. Cet avertissement est valable pour les dirigeants africains qui exigent la démocratie et refusent eux-mêmes de se plier à l'exercice démocratique une fois qu'ils parviennent au pouvoir. Qui aurait cru en effet que le professeur Alpha Condé allait être un piètre président une fois qu'il accède au pouvoir . Arrogance, assassinats des jeunes proches de l'opposition ont été le lot de son règne. L’Afrique a besoin d’être dirigée autrement. Aussi bien de l’intérieur que l’extérieur. « malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple » avait dit le capitaine Thomas Sankara. Cette prophétie n'est pas loin de s’accomplir en s’abattant sur les dirigeants qui bâillonnent effectivement leur peuple pour leur seul profit.